lundi 28 septembre 2009

PRECISIONS SUR LES PROJECTIONS-DEBATS

Pourquoi un poète et immense penseur européen du XXème, engagé au sein de sa cité jusqu’à y sacrifier sa vie, comme Pasolini,  était-il à ce point hanté par l’Orestie ?  

Dans son livre, « La Grecia secondo Pasolini : mito e cinema », Massimo Fusillo montre clairement comment Pasolini manifeste un intérêt obsessionnel pour les mythes de la Grèce ancienne, bien au-delà des deux films directement reliés au mythe, à savoir Œdipo Re et Médéa, et plus particulièrement pour l’Orestie d’Eschyle auquel il consacra plusieurs sujets d’étude qui contituent une véritable continuité de pensée :

- Une traduction  Eschilo, Orestiade (1960)

- Une pièce de théâtre  Pilade (1966)

- Un film documentaire  Carnet de notes pour une Orestie africaine » (1970)

Et plusieurs essais politiques ainsi que des allusions sur le mythe dans Bêtes de Style (1968)...


 Ecouter la voix de Pier Paolo Pasolini in Lettre du traducteur 
Attention : Vous devez au préalable, mettre sur pause le morceau de Winston Mukunku qui ouvre notre blog 
(En haut de la colonne de droite)

 
"La traduction de l’Orestiade a été en un sens, comme cela arrive souvent, fortuite.  Vittorio Gasmann est venu me trouver. Il voulait une traduction pour son théâtre populaire. Mais ce n’est pas par hasard que j’ai choisi cette œuvre.  Car la trilogie de l’Orestie est très certainement, dans le répertoire grec, l’œuvre que je préfère. Où du moins que je préférais le plus à l’époque". 

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Tournage de Carnet de notes pour une orestie Africaine/ P. P. Pasolini et Dacia Maraini

"L’Orestie d’Eschyle est devenue pour beaucoup l’instrument de mesure le plus fiable pour analyser les fondements de notre démocratie.Ce n’est donc pas une oeuvre comme les autres et dans les périodes d’opacité, dans les ères de grandes confusions, elle agit toujours comme un électrochoc. Un des objectifs de mon film est de réveiller l’esprit critique des spectateurs sur cette forme de culture du pouvoir née en Grèce qui, érigée en modèle unique de gouvernance par les puissantes nations occidentales, détermine aujourd’hui le cadre social de chaque existence. Avec l’avènement de la démocratie décrite dans l’Orestie d’Eschyle, le monde occidental passe de l’adoration de déesses, à l’adoration d’une idée et à son idolâtrie formelle sans pratique réelle. Force est de constater que ce qui pouvait alors être considéré comme une victoire est devenue une défaite pour la préservation de notre futur et que ce qui nous avait donné de l’espoir, nous laisse maintenant dans la douleur de l’incertitude d’un monde dont nous sentons vivement qu’il n’est plus éternel." Barbara Bouley Franchitti


Regarder un court extrait du film documentaire de B. Bouley Franchitti

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Les deux films (2 heures de projection) s’accompagnent d’un nécessaire temps d’échange avec les spectateurs. Dans une époque de grande confusion sur les concepts antiques et modernes de la démocratie européenne, l’expérience d’un échange sensible ne peut être qu’enrichissante pour une assemblée réunie dans le même désir suscité par le film : celui de s’interroger encore…

Intervenants possibles 

Pour un questionnement de départ

Dans le film, Pasolini confronte ses notes filmiques de voyages sur l'Afrique et ses analyses de l'Orestie et de la démocratie avec un groupe d'etudiants africains de l'Universite de Rome. Près de 50 ans après les indépendances et après l’instauration de la démocratie dans de nombreux pays africains, où en sommes-nous des questionnements de Pasolini ? Les pays africains sont-ils toujours aujourd'hui le champ d'expérimentation idéal pour mieux appréhender la démocratie moderne, comme le pensait Pasolini en 1970 ? Formellement, le débat est un aller-retour entre ce que propose Pasolini en 1970 à l’écran (in vitro) et les invités présents en 2009 (in vivo).

Regarder des courts extraits des débats au cinéma le Latina-Paris

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